Ecole de sophrologie évolutive

Gitta Mallasz

 
Durant 17 mois, pendant la seconde guerre mondiale, quatre amis hongrois (Gitta Mallasz, Lili Strausz, Hanna Dallos et son mari Joseph Kreutzer) ont reçu un enseignement qu'ils disaient émaner d’autre part, d’un maître intérieur ou d’un ange. Gitta Mallasz avait reçu une vague éducation catholique, les trois autres, d’origine juive, n’avaient pas reçu d'éducation religieuse particulière. Leurs professions, décoratrices pour Hanna Dallos et Gitta Mallasz, designer pour Joseph Kreutzer et professeur d’expression corporelle pour Lili Strausz, ne les inclinaient guère non plus à des préoccupations mystiques.
 
Mais cette époque troublée porte aux remises en questions, aux interrogations les plus brûlantes. 
 
En 1943, les quatre amis se retrouvent dans une petite maison louée par Hanna et Joseph à Budaliget dans les environs de la capitale, où ils essaient de trouver un peu de sérénité. Ils s’interrogent beaucoup, en discutant ou écrivant ce qu’ils pensent. Le 25 juin 1943, alors que Gitta avait lu à Hanna un texte de réflexion, celle-ci alerte « Attention ! Ce n’est plus moi qui parle » (p23). Commence alors le premier des 88 entretiens hebdomadaires qui forment les Dialogues avec l'ange.

 

Au début des entretiens, Hanna a juste le temps d'avertir Gitta, seule présente à ce moment là : « Attention, ce n'est plus moi qui parle » (p 23). Et Gitta confirme « C'est bien la voix de Hanna, mais je suis absolument sûre que ce n'est pas elle qui parle : celui qui parle se sert de sa voix comme d'une espèce d'instrument conscient » . Gitta précise par ailleurs que « jamais Hanna n'a été en transe, ni dans un état particulier, ni même les yeux fermés pendant les entretiens ». Dans la suite du livre, le mot "ange" apparait fréquemment dans les commentaires de Gitta, moins souvent dans le texte lui-même.

Gitta définit l'ange comme son « pareil de lumière », en référence à la parole qui lui était destinée : « Tu es mon pareil plus dense » (p.75). A la lecture des "Dialogues", on peut s'apercevoir que les enseignements sont personnalisés, que chacun a son ange. Celui de Lili, « celui qui aide » (p.36) s’exprime avec tendresse, celui de Gitta, « celui qui rayonne » (p.201) est beaucoup plus sévère.

A Budapest, alors que la déportation massive des juifs a commencé, les anges instructeurs, selon Gitta Mallasz, cédèrent la place au « chœur des anges (...) des êtres puissants, infiniment lointains ».

Toujours, selon les explications de Gitta, les anges voyaient avec acuité ce qui se passait intérieurement chez les quatre amis, ils avaient des pouvoirs guérisseurs et leur enseignement pouvait être accompagné de visions. Mais elle affirme aussi que la nature de l’ange est difficile à saisir, qu’il est à la fois l’être le plus proche de l’humain, mais qu’en une seconde il peut se retrouver dans des régions inaccessibles. Alors que Lili demande au sien ce qu’est l’âme, il lui est répondu : « Tout est corps. Ce qui est insaisissable pour toi, l’âme, pour moi est un mur épais » (p106).

Gitta explique encore qu'une loi commune lie anges et hommes : la réciprocité. Elle raconte que lorsqu’ils apprirent les horreurs de l’extermination raciale, les quatre amis furent désespérés et les anges aussi car leur faiblesse risquait de compromettre leur tâche.

 
L'enseignement
 
Les thèmes des Dialogues sont multiples et pourtant le message peut se résumer à « être un avec LUI (traduction du pronom hongrois Ő qui n'est ni masculin ni féminin et qui peut être identifié à Dieu) ». Ces 88 entretiens, qui parlent de l’humain, du divin, de la lumière, de la force et de la mort, qui offrent un point de vue sur la marche de l’univers, ne s'adressent pas seulement à la réflexion du lecteur mais sollicitent d'autres niveaux de compréhension.
 
Évoquant l’amour divin et commençant comme un enseignement personnel pour les quatre amis, ces Dialogues s’achèvent par une série de psaumes prophétiques. Dans l’apocalypse de la seconde guerre mondiale, au cœur de l’Europe en feu, ils annoncent la fin d’un monde, mais aussi l’avènement d’une ère nouvelle. Dans les Dialogues, l’univers est en perpétuel devenir (« le germe est la mort du grain » (p149)) et l’homme en est le « grand transformateur » (p172).
 
En fait, les Dialogues appellent leurs lecteurs à un accomplissement individuel - corps, âme et esprit - invitant pour progresser à s’orienter vers le bien (« n’aie soif que du bon et du nouveau » (p96)) plutôt que vouloir combattre le mal qui « est le bien en formation, mais pas encore prêt » (p173), tandis que « le monde nouveau ne peut être bâti que de beauté » (p138).
 
Deux verbes reviennent constamment, constituant la clé de voûte de l’éthique des Dialogues :
 
-  « Demander » : c'est à l'homme qu'il revient de faire le premier pas en invoquant son ange, faute de quoi celui-ci ne peut pas donner. 
-  « Donner » : sans autosatisfaction ni recherche d'un mérite quelconque, mais avec la conscience de participer librement au divin.
 

«  Le plus grand don qu’Il nous a donné est que nous puissions DONNER. C’est ainsi que nous devenons et que nous sommes : LUI  » (p298).« Car notre chemin est devenu un : ou nous périssons avec vous, ou nous nous purifions avec vous  » (p252).

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